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Les Chinois, une nouvelle clientèle « ski » pour la France ?

Par Nathalie Ruffier/ quotidiendutourisme.com


Un groupe de skieurs chinois à la station de Chamrousse, le 20 février 2018



La clientèle chinoise vient-elle en France ? En stations ? Onze professionnels du tourisme et des stations ont témoigné de leurs démarches vis-à-vis de cette clientèle lors des Rencontres Grand Ski organisées le 22 janvier en amont du 27e salon du tourisme en montagne orchestré par Atout France et ses partenaires à Chambéry.


Les Chinois ont une vraie culture de la montagne

Quelles perspectives et opportunités de développement touristique offre le marché chinois pour la montagne française ? C’est autour de cette question qu’ont débattu onze professionnels lundi 22 janvier lors des Rencontres de Grand Ski 2018, à l’occasion d’une table ronde animée par Laurent Cormier, directeur adjoint Auvergne Rhône-Alpes Tourisme.

Etaient invités sur l’estrade des experts chinois : Nong Kang, responsable promotion Atout France Chine, Li Guo, responsable du TO Shanghai Business International Travel Service et Yang Liu, première monitrice ESF chinoise. Ainsi que des professionnels français tels Xavier Le Guillermic directeur stratégie montagne du Club Med ; Mathieu Dechavanne, PDG de la Compagnie des Alpes (CDA) et Laurent Chelle, directeur du développement des destinations montagne de la CDA.

De ces discussions et témoignages fort instructifs, on retiendra quelques fondamentaux. Exemple ? Si la pratique du ski reste encore confidentielle en Chine, les Chinois ont une vraie culture de la montagne, une culture plus contemplative et récréative que la nôtre.

1 000 stations en Chine à l’horizon 2022

« Et la valorisation de la montagne est aujourd’hui une vraie priorité du gouvernement chinois qui prévoit l’existence de 1.000 stations à l’horizon des JO d’hiver 2022 que Pékin a décrochés » souligne Frédéric Lepage, auteur de « Bonjour China » premier guide pour aider les Chinois à voyager en France.

D’ailleurs, le pays qui ne comptait que six stations en 1996 en totalise déjà 646 aujourd’hui. Mais seule une quinzaine ont un profil similaire à nos stations européennes. Beaucoup ressemblent plus pour l’heure à des stades de neige. « Seules 77 stations ont plus de quatre remontées mécaniques » détaille Nathalie Saint Marcel, co-directrice du Cluster Montagne qui valorise l’expertise des entreprises françaises sur ce marché en plein boom.

A l’instar du Club Med ou de la CDA, certains acteurs sont donc partis du principe qu’en accompagnant le développement de la pratique des sports d’hiver en Chine, ils contribuaient au développement de cette clientèle dans la montagne française.



Un vol Lyon-Pékin très attendu

« Dès 2003, au Club Med, nous avons acquis la certitude qu’il y avait un marché en Chine. Aujourd’hui, les Chinois constituent notre deuxième clientèle. Aujourd’hui environ 100 millions de Chinois ont les moyens de voyager. Et 18 % le font à l’étranger, d’abord au Japon, en Corée du Sud et en Europe, mais en Suisse avant la France. Donc nous ne sommes pas très bons » se désole Xavier le Guillermic.

Ses conseils pour mieux vendre la montagne française, été comme hiver ? Organiser des packages montagne + ville (Paris, Lyon…) et se concentrer sur la desserte aérienne. « L’ouverture du Lyon/Pékin qu’on dit imminente serait évidemment un signe très fort pour la montagne française » glisse le responsable Club Med aujourd’hui en pourparlers pour que l’équipe chinoise des JO vienne s’entraîner dans ses resorts français.

Et Xavier Le Guillermic de préciser : « Il faut avoir confiance dans ce marché, ouvrir des villages là-bas, former des skieurs [NDRL : le Club Med et l’ESF ont envoyé en Chine 16 moniteurs de ski enseigner à de futurs moniteurs chinois] et puis un jour ils viendront ici. Pour peu qu’on développe aussi le shopping en station ! ». La remarque n’a d’anecdotique car un touriste chinois consacre 37 % de son budget voyages à du shopping !

La montagne suisse, concurrent numéro 1

Et quid de la notoriété de la montagne française en Chine ? « Pour eux la France n’est pas un pays de montagne, c’est la Suisse. Et pour ceux qui connaissent Chamonix, ils la situent en Suisse » souligne Mathieu de Chavanne, PDG de la Cie du Mont Blanc qui a pris voilà six ans son bâton de pèlerin pour tenter de conquérir ce marché. Et cela marche !

En six ans, Chamonix est passé de 1.000 à 50.000 visiteurs chinois. « Mais il nous a fallu créer une marque Mont Blanc Natural Resort, et développer notre offre pour répondre à leurs aspirations. La création du Pas dans le vide à l’Aiguille du Midi est en grande partie née de cela » résume le Chamoniard.

Et Laurent Chelle de la CDA de conclure : « Rattraper les Suisses va être difficile car ils ont mis les moyens depuis longtemps. La première station dont les Chinois parlent est Davos. Ce marché offre un vrai facteur de croissance. Mais il faut aller le chercher avec les dents ! ».

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